L’énergie domiciliaire : à la croisée des défis

Le monde de l’énergie en pleine mutation. 4 tendances suivantes:

Une prise de conscience des risques et pollutions liés à l’usage des énergies fossiles. C‘est  un fait avéré : le recours aux ressources fossiles (charbon, pétrole et gaz, essentiellement) génère des impacts environnementaux croissants. Ceux-ci prennent diverses formes:

 

Une prise de conscience des risques et pollutions liés à l’usage des énergies fossiles

pollution de l’air

pollution de l’eau,

production de déchets

émissions de gaz à effet de serre (pesant lourdement sur le réchauffement de l’atmosphère terrestre, avec son lot de conséquences : fonte des glaces, montée des mers, dérèglements climatiques, etc)

 

C‘est évidemment très préoccupant si l’on sait que ces énergies fossiles continuent de tenir une place majoritaire dans le mix mondial.

En ce qui concerne l’énergie nucléaire, elle présente d’autres risques, liés à la question du stockage des déchets.

Des efforts croissants sont faits, Toute la question est de savoir : ces efforts sont-ils suffisants ?

La prédominance des énergies fossiles dans le mix énergétique mondial pose la question de sa soutenabilité à divers autres égards aussi.

 

Le phénomène de dépendance croissante aux énergies fossiles

L’approvisionnement en pétrole soulève d’abord des enjeux environnementaux additionnels à ceux qui ont déjà été mentionnés ci-dessus. En effet, si l’exploitation du pétrole a toujours été synonyme de nuisances portées aux milieux de vie, cela est d’autant plus le cas aujourd’hui qu’il s’agit explorer de nouveaux gisements, situés dans des recoins particulièrement sensibles de la planète ( grande profondeur, régions arctiques, etc….), et ce, au prix de techniques souvent très invasives.

 

En plus de constituer une grave menace pour les biotopes, ces techniques de forage sont, par nature, extrêmement coûteuses, dès lors qu’elles reposent sur des infrastructures sans précédent. Ces coûts sont forcément appelés à être répercutés sur le prix de l’énergie, qui promet de devenir progressivement impayable.

 

A cela s’ajoute que l’exploitation des énergies fossiles est fortement exposée aux variations économiques. Ce constat ne vaut pas que pour les économies basées sur une rente énergétique ; il joue également à plein dans nos sociétés basées sur une consommation énergétique importante. Il faut retenir, à cet égard, que ces prix ne reflètent pas que les coûts de production, mais résultent d’une pluralité de facteurs, en bonne partie spéculatifs.

 

Dans la suite logique de cette volatilité économique, il faut bien reconnaître que l’approvisionnement en énergies fossiles est fortement soumis au contexte géopolitique, par nature incertain. Selon les conflits qui se développent de par le monde, la carte des exportations peut se trouver radicalement modifiée.

 

À quel prix nous entendons prolonger et accroître notre état de dépendance à ce type de ressources…

En complément aux énergies fossiles, nous pouvons heureusement compter de plus en plus sur les énergies renouvelables. Ce sont des énergies de flux : flux solaire direct ou indirect (éolien, hydraulique, biomasse), flux géothermique, ou flux lié à la rotation de la terre ou celle de ses satellites (marée).

 

Un accès encore modeste aux énergies renouvelables classiques

Les avantages des énergies renouvelables sont nombreux et très appréciables :

 

En tant qu’énergies de flux, elles sont inépuisables à l’échelle de l’humanité.

 

Par nature, les énergies renouvelables ne produisent pas de déchets.

 

Ces énergies sont beaucoup mieux réparties sur la planète que les énergies de stock et leur potentiel énergétique est globalement très supérieur à nos besoins.

 

Les énergies de flux présentent, en contrepartie de leurs avantages incontestables, quatre difficultés :

 

Ces flux sont cycliques et/ou variables : le flux solaire, par exemple, est nul la nuit et faible pendant l’hiver.

 

Les techniques de stockage restent Pour un usage continu, il est nécessaire de stocker l’énergie produite quand les flux sont forts pour la restituer quand ils sont faibles. Le stockage est réalisable dans le cas de la géothermie ou de l’hydraulique ; dans le cas de la production d’électricité ou de chaleur, en revanche, les dispositifs existants ne sont pas du tout à l’échelle de nos besoins actuels de stockage.

 

La densité spatiale de ces énergies est relativement faible. Aussi, s’appuyer sur ces flux renouvelables pour satisfaire les besoins actuels suppose la mobilisation de surfaces non négligeables (voir le cas des vastes étendues de panneaux photovoltaïques ou des champs d’éoliennes).

 

Enfin, et dans une moindre mesure : même si elle est nettement moins nuisible que celle des énergies fossiles, l’exploitation de ces ressources génère des nuisances environnementales indirectes. Des atteintes à l’environnement sont aussi à redouter lors de la construction des systèmes d’exploitation.

 

Il est généralement admis que même en y mettant la meilleur volonté politique et citoyenne, les énergies renouvelables en Europe pourront difficilement remplacer les énergies classiques à court terme : une révolution des modes de production énergétique suppose aussi une évolution de notre consommation.

Enfin, un dernier sujet de préoccupation pour les citoyens-consommateurs que nous sommes tous réside dans la difficulté qui est la nôtre d’avoir une maîtrise pleine et entière de l’énergie que nous consommons.

 

La difficulté croissante de maîtriser l’origine et le prix de son énergie. Un enjeu stratégique.

On le sait, on est entré dans l’ère de l’économie de la fonctionnalité, qui dépasse progressivement la seule livraison de biens matériels pour lui préférer la fourniture d’un mix de biens et de services, dont l’objectif final est la satisfaction du client. A bien des égards, c‘est là une évolution intéressante ; mais elle peut aussi avoir son revers, en ce sens que le consommateur prend l’habitude d’abandonner totalement au prestataire commercial les moyens de prendre en charge cette satisfaction  de son besoin, sans en contrôler les modalités.

 

A ce titre, on constate à quel point il est peu aisé de faire une idée précise du pack énergétique développé par les différents fournisseurs actifs sur le marché européen. Certes, la majorité de ces compagnies mettent l’accent sur le caractère écologique de leurs sources d’approvisionnement ou sur leur identité locale ; mais tous ces efforts de positionnement restent fortement sujets à caution.

 

Le dilemme qui est appelé à se  poser à l’utilisateur final pourrait bien être très rapidement le suivant : soit la connexion sans mesure ni contrôle, soit la reprise de maîtrise via une déconnexion totale, dans une logique d’ îlotage (autonomie énergétique) ?

 

De manière plus pragmatique, la solution pourrait bien résider dans un mix entre ces deux solutions : les fournisseurs d’énergie européens ont ainsi intérêt à convertir leurs systèmes de  distribution en des réseaux « intelligents » de type « Smart grid » pour assurer la production, la fourniture et la demande énergétique croissantes, et ainsi éviter les désagréments de type  « black-out.

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